« L’archipel du chien » de Philippe Claudel (Grasset)
Sombre fable que nous offre cette fois Philippe Claudel. Elle a pour cadre une petite île de la Méditerranée au milieu de laquelle trône un volcan colérique. Ses habitants sont profondément attachés à leurs traditions et à cet isolement bienheureux. Ils soupçonnent pourtant que les jours bénis touchent à leurs fins et que des changements radicaux se préparent.
Quand, un beau matin, le maire, l’ancienne institutrice et le docteur découvrent sur la plage trois corps sans vie de migrants, tous comprennent que l’heure est grave et qu’il ne sera plus possible de vivre en ignorant le reste du monde. Ils vont pourtant tenter d’échapper au destin et à leur responsabilité, pour leur plus grand malheur.
L’écriture de Philippe Claudel émerveille par ses tournures et le sens profond que prend chaque phrase. Le drame progresse au fil des pages, rendant impossible l’interruption de la lecture. Le thème est très actuel, puisque cette île qui tente d’oublier le problème de la migration est un peu à l’image de tout le continent européen. Excellent livre donc, même si le final un tant soit peu apocalyptique n’était pas nécessaire.
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