« Des jours sans fin » de Sebastian Barry (Losfeld)
Derrière la légende, au-delà de la grande épopée de la conquête de l’Ouest, se cachent des hommes singuliers avec leur histoire, leur souffrance et leurs joies ténues. Loin d’être des héros, ils sont des gens simples, voire même des miséreux à peine débarqués de navires crasseux. Ils viennent principalement d’Irlande, d’où ils ont été chassés par la famine, quand ce ne sont pas des propriétaires terriens sans états d’âme qui les ont ruinés. Ils ne cherchent pas nécessairement la richesse, comme on pourrait le croire, mais simplement une manière de sauver leur peau et, pour ça, ils sont prêts à tout, même au pire.
Thomas et John commencent leur nouvelle vie en enfilant une robe afin de se transformer en danseuses de Saloon. Ils sont loin de se douter où cela va les mener et ce qu’ils vont découvrir sur eux-mêmes.
Sebastian Barry est l’un des écrivains irlandais les plus célèbres de ces dernières années. Il possède ce talent rare de construire des histoires qui se lisent d’une traite et il sait vous transporter dans son monde.
En donnant la parole au jeune Thomas, il fait ressortir toute la tendresse et la profondeur de cette âme un peu naïve, ballotée dans les tourments de la grande Histoire. Tour à tour victime et bourreau, Thomas participe aux grandes batailles, ou plutôt aux grandes tueries des guerres indiennes et de la guerre de Sécession. Mais, malgré ces violences auxquelles il participe, le lecteur ne lui retire pas pour autant sa sympathie.
Le récit infiniment dur de Thomas captive totalement et nous fait vibrer avec lui jusqu’à la dernière page.
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