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Dernier été

« Dernier été » de Franz-Olivier Giesbert (Gallimard)

« Dernier été » est la plus récente des dystopies parues en français et peut-être une des plus réalistes puisqu’elle ne fait que forcer le trait de problématiques bien réelles. La trame de fond est simple : un écrivain fatigué et mourant vit son dernier amour dans une France qui n’en finit pas de se désagréger. Le tableau s’avère très sombre. Les températures se sont emballées et la mer n’est plus qu’un immense cloaque pendant que la canicule est un état permanent. Le réchauffement climatique n’est pas la seule chose qui n’a pas pu être maîtrisée, puisque le covid-30 sévit avec la même virulence que son prédécesseur. La France est dirigée par un Président à vie d’obédience islamiste et les réseaux sociaux continuent de rendre justice sans qu’aucune limite ne leur soit imposer. Autant dire que l’état n’est plus qu’un concept fantomatique. Quant au peuple, il s’est radicalisé en une quantité de mouvances toutes plus intolérantes les unes que les autres et il ne fait pas bon d’avoir à faire à l’une d’elle.

Que faire quand on ne peut plus rien faire ? Vivre de manière la plus normale possible, prendre soin des animaux qui n’ont aucune responsabilité dans ce désastre et surtout, imaginer une sortie de scène grandiose qui marquera l’histoire. Voilà le projet du dernier été de notre héros écrivain qui ne prend acte de la catastrophe plus qu’il ne s’y oppose.

Ce roman résonne comme un cri d’alarme face aux périls multiples qui menacent l’humanité et même si la plume de F.-O. Giesbert n’est pas des plus optimistes, elle a le mérite d’être habile et plutôt élégante. « Dernier été » ne se lit pas, il se dévore.

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