« Cézembre » d’Hélène Gestern (Grasset)
A la mort de son père, Yann de Kérambrun est fermement décidé à reprendre la maison de famille à St-Malo. Pour se faire, il quitte prématurément son travail à Paris et s’installe dans cette grande demeure face à la mer. La maison est une demeure surannée, peu commode, mais pleine de charme. Malgré l’isolement, Yann ne regrette pas son choix. La beauté de la nature et le loisir de prendre tout son temps compensent largement les inconvénients.
Paradoxalement, Yann avait bien pris soin de mettre une grande distance entre lui et son père quand il était encore vivant. En effet, la famille « De Kérambrun » a fait fortune dans le commerce maritime et les moteurs de bateaux. Elle s’est fait un nom dans ce domaine et Yann jouit des dividendes de l’entreprise familiale. Pourtant, il s’est toujours fermement opposé à reprendre sa direction et n'a jamais ressenti d'affinité pour cette entreprise. Quand il découvre les carnets de son arrière-grand-père, Octave, sa vocation d’historien le pousse à les lire attentivement. Il découvre alors l’extraordinaire histoire d’une famille d’entrepreneurs bretons au début du XXe siècle, ses réussites mais aussi ses secrets. Imperceptiblement, sa vision de la famille va se mettre à changer et sa compréhension grandir.
Cézembre est un roman, ample et lent. Il faut savoir en apprécier le rythme apaisé, imaginer la mer omniprésente entre ses pages, l’entendre, la sentir…. Le fil de l’intrigue est mince, comme dans n’importe quelle vie ou famille. Ce n’est pas dans l'intrigue que réside sa beauté, mais dans l’esthétique de cette histoire de famille assez banale. (eb)
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