« Au-delà des frontières » (Roman adultes) d’Andreï Makine (Grasset)
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En publiant ce roman, Andreï Makine aborde des problématiques ô combien délicates, qui peuvent à tout moment discréditer l’Académicien qu’il est. En effet, il est question ici d’immigration, de diversité ethnique, de racisme, d’identité nationale, d’Islam, de terrorisme, etc. Makine parvient-il à éviter tous les pièges ? Ce n’est pas certain, mais il réussit à offrir un angle d’approche totalement original. Il ouvre d’abord cette intrigue en campant le personnage d’une mère qui lui remet le manuscrit de son fils dans l’espoir que l’écrivain fera un geste afin de faciliter sa publication. Hélas, le manuscrit s’avère être un brûlot raciste qui caresse le rêve d’une France que n’aurait pas reniée le maréchal Pétain. Cherchant à se débarrasser de cet essai encombrant, l’écrivain pousse la porte d’une de ses connaissances lointaines : un petit imprimeur qui se réclame des « diggers », une branche de la mouvance hippie. Par ce truchement, le roman prend une tournure inédite, car ce marginal avoue avoir déjà rencontré l’auteur du manuscrit et l’a même encouragé à réviser sa pensée. Pour le lecteur, c’est l’occasion de découvrir la fascinante manière qu’ont les « diggers » d’envisager l’existence. Une solution que Makine semble suggérer à l’ensemble de l’Occident, si ce dernier veut surmonter avec brio sa crise identitaire actuelle.
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